2. Un tremplin vers un CDI 2. Un tremplin vers un CDI

«Je n’ai jamais supporté de travailler enfermé dans un bureau », raconte Hassen Gasmi, Franco-tunisien de 42 ans, saisonnier spécialisé dans les productions arboricoles. Arrivé en France à la fin des années 1990, cet ancien peintre en bâtiment s’est rapidement orienté vers l’agriculture. « C’est une réelle chance de travailler au gré des saisons, malgré les caprices de la météo. » Après une formation d’entretien des espaces verts délivrée par Pôle emploi, Hassen a travaillé pendant six ans dans plusieurs entreprises pépiniéristes de Nîmes et de Marseille. Puis il a effectué un rapide passage dans une usine de pâtisserie industrielle, avant de retrouver un CDD chez un arboriculteur de la région nîmoise (Gard). « Il y avait beaucoup de variétés d’arbres fruitiers, nous étions 300 personnes pour le ramassage. Les conditions de travail étaient difficiles : j’étais loin de mon épouse restée à Valence (Drôme) et je logeais dans une caravane que l’employeur avait mise à notre disposition durant la saison. »

En quête de stabilité

Après trois saisons sur cette exploitation et un passage chez un autre agriculteur, Hassen est devenu un spécialiste en arboriculture. Éclaircissage, taille, ramassage font partie de son quotidien. C’est en discutant avec un de ses collègues, qu’il apprend l’existence d’Agri’emploi, le groupement d’employeurs départemental de la Drôme. « Avec plus de 80 adhérents, il cherchait de la main-d’œuvre et moi un métier plus sédentaire. J’ai donc intégré le Groupement en 2012. » Hassen a trouvé le bon équilibre dans son travail. « J’ai rencontré une quinzaine d’arboriculteurs valenciens. Et grâce aux compétences acquises au fil de mes précédentes expériences, j’avais du travail assuré toute l’année. »

Reconnaissance

Après autant d’années à cumuler les emplois de saisonniers, Hassen aspirait à davantage de stabilité. Le jour où Agri’emploi lui propose un poste de responsable d’équipe dans une exploitation productrice de pêches, abricots et cerises, il n’hésite pas une seconde. Pour lui, c’est une « véritable aubaine ». Il y voit une forme de gratitude pour toutes ses années de travail saisonnier. « L’un des objectifs de notre groupement est de faciliter l’embauche de saisonniers méritants », se félicite Fabien Lambert, son responsable.

Hassen a conclu un CDD de six mois qui doit permettre à ses futurs employeurs, chez qui il n’a jamais fait de saisons, de s’assurer que son travail correspond à leurs attentes (rigueur, autonomie, connaissances…). À l’issue de cette période, il devrait être titularisé en CDI. « Nous sommes dans une relation de confiance. Lorsqu’ils s’absentent, j’assure seul la gestion de leur exploitation », raconte Hassen avec fierté.

Dans son futur poste, il aura pour mission d’encadrer un groupe de saisonniers (entre 10 et 15 personnes durant l’été). « Je vais former ma propre équipe et leur transmettre mes connaissances du métier », s’enthousiasme-t-il. Une réussite personnelle pour cet immigré, qui a tout appris grâce au travail saisonnier.

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